Long de 10 km et large d’un peu plus de 5 km, l’atoll de Mataiva est un grain de sable sur l’océan Pacifique. Située à 300 km au nord de Tahiti, l’île compte moins de 300 habitants, tous regroupés dans le village de Pahua, à quelques minutes de l’aéroport. Dans ce morceau de bout du monde, la vie s’écoule doucement, au rythme du soleil et des pluies. Tout le monde se connait, l’atoll est une grande famille dont tout le monde peut faire partie. Si le tourisme est une des ressources principales de l’île, son activité économique traditionnelle repose sur la pêche et la production de coprah (eau de coco).
Discrète et excentrée, Mataiva est un petit bijou qui, sans avoir la réputation de ses voisines, laissera dans le cœur des touristes un souvenir unique. Si elle fait partie intégrante de l’archipel des Tuamotu, l’île présente des conditions de plongée bien particulières. Les plongeurs y verront une étape idéale entre leurs plongées autour de Tahiti et celles plus mouvementées des Tuamotu.
Plonger à Mataiva
Pas de tracas à se faire sur le choix du centre de plongée, il n’en existe qu’un, installé depuis 2014 seulement !
Très flexible, ce dernier organise des sorties toute la journée, en fonction de votre agenda. Le lagon n’étant pas propice à la plongée (eau trouble due à l’importante présence de phosphate), vous traverserez la plus petite passe de Polynésie (10 mètres de large) pour rejoindre l’océan, où vous attendent tous les sites.
Grosse particularité de la plongée à Mataiva : Si celle-ci fait partie des Tuamotu, elle ne présente pas du tout les conditions de plongée qui caractérisent d’habitude cet archipel. Pas de fort courant, des vagues généralement de petite taille, des sites souvent abrités des caprices de l’océan…
Mataiva, c’est comme plonger dans les îles de la société, avec la faune et la flore des Tuamotu en plus ! Requins pointes noires, pointes blanches de lagon et de récif, requins gris… et parfois même un requin-marteau. Un plateau corallien multicolore et débordant de vie, au-dessus duquel dansent des bancs de carangues ou de barracudas. Une faune abondante et vivace, que pourront observer les plongeurs de tous niveaux.
Quelques sites sont intéressants à faire en « profonde », mais la majorité d’entre eux se situe entre 6 et 29 mètres de fond. Ainsi, quel que soit votre niveau de plongeur, vous pourrez accéder à toutes les merveilles sous-marines de ce discret atoll. Autre grande caractéristique de Mataiva : Le relief sous-marin. Canyons, crevasses et petites grottes sont au rendez-vous, et raviront les amateurs de spéléologie. Il faut savoir que jusqu’en 2014, l’île ne présentait aucune activité de plongée.
L’équipe de Mataiva Plongée, avec le soutien des pêcheurs locaux, a donc du « reconnaitre » les lieux afin de déterminer des sites intéressants, et continue à en découvrir chaque fois qu’ils le peuvent. On en retiendra trois principaux :
La passe : Un plateau frontal océanique cassé, qui prend la forme de blocs rocheux, de canyons et passages sous roches que les plongeurs curieux (et non claustrophobes !) adoreront parcourir, de jour comme de nuit !
Teava Tia (la fausse passe) : Un sol de coraux regorgeant de vie et formant de grandes cavités par endroit. Un relief magnifique et unique dans lequel viennent danser des centaines de carangues gros yeux. Idéale à faire en profonde, cette plongée dévoilera une importante présence de corail rose entre 45m et 50m.
Toa Tere (en face de l’aéroport) : Des cassures rocheuses forment un dédale de larges couloirs sous-marins, créant un labyrinthe au milieu duquel la faune s’anime.
Après avoir plongé à Tahiti et autour, cet atoll sera pour vous une excellente transition avant de se rendre dans les îles voisines telles que Rangiroa et Fakarava.
Se loger à Mataiva
Un seul nom à retenir : Ariiheevai.
Cette pension, créée il y a quelques années par une famille, présentera sûrement le meilleur rapport qualité/prix de votre séjour entier. La petite équipe de la pension se met à votre entière disposition, toujours avec sourire et humour.
Pour 8000 XPF (67 euros) par jour, vous êtes logés en bungalows, nourris trois fois par jour de spécialités locales, et promenés tout autour de l’île à l’occasion des activités quotidiennes organisées par la pension : Tour du lagon en bateau, visite de l’île en 4X4, découverte des savoirs traditionnels, confection de colliers de coquillages et de plats en feuilles de bananier, nage dans les piscines naturelles à l’eau cristalline…
Enfin, l’unique centre de plongée de l’atoll se trouve à une vingtaine de mètres de la pension, et sera heureux d’organiser vos plongées en fonction de vos désirs. Plongeurs ou non, vous succomberez vite au côté très « humain » qui caractérise cette île, et en fait un endroit où « le temps de vivre » prend tout son sens.
Certaines compagnies de charters proposant des « croisières plongées » dans les Tuamotu, le bateau sera une option à envisager. Attention cependant à cet atoll, dont la passe est si petite qu’elle ne permet le passage qu’aux très petites embarcations. Un bateau de croisière devra donc mouiller à l’extérieur du lagon, solution peu confortable pour les clients. Une destination qui n’offrira pas grand intérêt pour les croisières plongées.
Partir à Mataiva
Au regard de la taille de l’île et du nombre de ses prestataires, réservez votre séjour en avance ! Si les plongées peuvent être décidées sur place, la pension est très vite remplie et impose la réservation.
Si vous choisissez l’avion comme moyen de transport (solution de loin la plus pratique), sachez que deux vols par semaine relient Papeete à Mataiva. En termes de temps de séjour, l’idéal est de rester au moins trois nuits sur l’île. Comptez une à deux plongées par jour, et prenez le temps de découvrir l’atoll pendant les excursions quotidiennes prévues par la pension. Mataiva est une transition idéale entre vos plongées dans les îles-sous-le-vent et celles des Tuamotu.
Quand y aller ?
Obéissant aux mêmes saisons que le reste de l’archipel, Mataiva distingue deux périodes : La saison sèche (de mai à octobre) et la saison humide (novembre à avril).
Si la première, conseillée pour les touristes, présente un risque plus faible de précipitations, envisagez tout de même l’éventualité de connaitre la pluie pendant votre séjour. La météo dans ces îles est fruit des caprices de l’océan, donc très aléatoire. La saison sèche sera cependant préférée.
Prenez également en compte les espèces que vous aimeriez particulièrement observer, certaines étant plus ou moins présentes suivant la période de l’année (les grands requins-marteaux s’invitent en général dans les Tuamotu entre décembre et mars, tandis que les baleines à bosse pourront être observées entre Aout et Octobre).
Si Mataiva ne bénéficie pas de la réputation de ses voisines, elle invite le plongeur curieux à venir la découvrir.
Simple et authentique, elle fera la conquête de tous les cœurs qui auront pris le temps de la connaitre.